Et bien soit.
J'écris ceci à la lueur des astres étranges qui parsèment les abysses, installé sur une ancienne colonne, arrachée en des temps troublées à son sol natal. Le silence règne, troublé par le crissement des sables semblant s'échapper vers un ailleurs introuvable.
Je peux voir répandu sur la pierre jaunie par les ans les restes de gardiens àqui j'ai fait le don du repos qu'ils n'avaient pu recevoir. Mais cette paix n'est que temporaire, tant l'endroit attire ce qui ne peut trouver le sommeil,et des aventuriers qui veulent faire de ces terres les leurs. Pour le moment, cet îlot m'appartient, et me laisse toutloisir de poursuivre cette missive.
Il y a des mouvements dansle flux d'éther, je peux les sentir en me concentrant, un natifd'Asmodée, sûrement, qui rôde dans les ombres. Il m'observe, cherchecomment donner suite à cette rencontre. Je ne compte pas bouger. Lamanière dont la perception, voire la conception de la vie de chacunvarie avec la voie martiale qu'il s'est choisi est remarquable. Cet assassin, car je pense qu'il s'agit d'un entre eux, voit le monde avec les yeux d'un chasseur. Il attend le moment vulnérable, l'instant où il pourra s'exprimer. C'est son plus grand plaisir. Imaginer le combat qui aura lieu, surgir, frapper et laisser sa victime avant de retourner dans l'ombre. Bien entendu, tel chasseur sait rester humble et observe aussi le monde avec le regard d'une proie. Et pour lui, je reste une énigme. Il contemple ma forme assise, si vulnérable, et pourtant il jauge toujours la situation. Car un chasseur cherche une proie, mais ici il aperçoit une cuirasse.
Elle a encore l'odeur de la forge sur elle, de ces mains variées qui auront manié le marteau, infusé l'éther et l'énergie pour offrir à ce matériau brut une nouvelle vie. Elles sont nombreuses, parfois mascuines, parfois féminines, ces mains qui ont modelé mon armure. On pourrait croire qu'étant ma seconde nature, je me serai personnellement investi dans sa conception. Mais pourquoi, je ne prétends pas remplacer le talent des autres, car le templier existe par les autres, et c'est pourquoi cet assassin hésite : un mur sépare et protège, mais que signifie-t-il pris isolément, à part ? Pas grand chose en vérité car les instants passés dans des lieux réputés périlleux m'ont enseigné que la plupart des être appelés à recevoir le pouvoir d'Atréia savent parfaitement veilleur à leur sécurité. Le danger est tenu à l'écart, rapidement anéantie, voire parfois la vie rappelée en des corps qu'elle fuyait. Mais cela ne suffit pas toujours. Il faut un mur.
J'imaginais l'air plus froid, dans les abysses, un lieu qui me semblait hors de tout. Mais il n'en est rien. Ce n'est qu'un cimetière, des lieux, des êtres suspendus, arrachés au cours normal de leur existence qui trônent désormais entre nos contrées. Cet endroit fut pris aux collines ensoleillées d'Heiron, mais l'air sec qui y régnait a depuis longtemps disparu, ne reste que cette atmosphère neutre et vide, celle de ce cimetière que nous avons renommé les abysses.
A contrario, les terres d'origine de mon assassin sont prises dans l'étau d'un éternel hiver. Chacune de mes incursion m'a rappelé ma condition d'étranger, menace, objet de haine pour tous les êtres. Est-ce par fierté, par tempérament, ou jalousie ? Je ne sais. Je symbolise une fraction de ce qu'ils ont perdu. Ce froid m'engourdit, m'irrite. Peut-être est-il la cause d'une existence plus sombre, qui ne se maintient que par la flamme attisée d'une colère éternelle.
Je crois voir une étoile se déplacer mais ce n'est probablement que mon esprit qui divague. Je songe au grand lampyre, à cet animal qui m'avait semblé rassembler tant de vertus séraphiques. Il porte la lumière en son sein, et n'a nul besoin de partir à sa recherche. Sans doute ai-je échoué. Je suis trop baigné de sang pour réellement prétendre représenter une créature plus pacifique. Je ferme la main sur la garde de mon épée, qui vibre doucement dans ma paume. Si un tel objet à une âme elle doit être bien noire, arraché à un être sans compassion. Certaines armes sont nées d'une volonté pure, mais toute création innocente n'est que mensonge. Un outil conçu pour tuer ne saurait être pur, et c'est pour cela que bien d'entre nous usent de ce qu'ils ont pris aux ténèbres. Epée, tu es violente, comme le sera celle te succedera un jour. Je suis un mur, mais je porte malgré moi la mort.
Le silence. Il pourrait être rompu par une attaque, un de ces brefs et violents orages qui s'abattent sur les forteresses. Les vieilles rancunes ne demandent qu'à être réécrites, encore et encore. Je n'aime pas ces affrontements. Nous perdons notre capacité à être nous même, nous devenons quelque chose d'autre. Une masse colèreuse s'attaquant à un son ennemie jurée, mais l'histoire des nations n'est plus celle des héros qui les parsèment.
Cet assassin pense peut-être comme-moi, tandis qu'il s'approche.
Il n'a pas réalisé ce que je sais, que tous n'ont pas ce regard de chasseur et de proie, susceptible de séparer le monde en victimes et menaces. Un templier considère bien des adversaires avec un regard plus neutre, sans doute à cause de leur insignifiance. Mais pour lui, il n'est pas possible d'envisager qu'un assaut ne soit ni justifié, ni périlleux. Il va falloir interrompre ce message, dont je ne connais encore le réel destinataire. Pour un Daeva, la mort prend une forme différente, un cycle de moments difficiles, ou apaisants. Pour s'attacher tant que cela à survivre ? Pour ne pas lui offrir le plaisir d'une victoire, ne pas subir la honte ? Je suis seul, sur ces îlots d'un monde perdu. Je ne peux m'attaquer à ceux qui possèdent le grand pouvoir de parler aux forces de vie. Mais je suis un mur, celui qui sépare la vie de la mort et par conséquent, je me trouverai toujours sur la route de ceux qui prétendent faciliter le passage de l'une à l'autre. C'est ainsi. Quand le semeur de mort aura compris à quelle terre stérile il s'attaque, j'userai du jugement inéluctable pour lui insuffler une émotion sans laquelle nous aurions perdu tout trace d'humanité : la peur.
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Alcyon aime :
les assassins naïfs
attraper des gens
être le dernier à mourir
découvrir de nouveaux lieux
récolter de quoi s'équiper
Il n'aime pas :
chasser en solitaire
les combats dans une masse anonyme
les clercs intuables
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Un peu d'histoire : ma seule véritable expérience MMO fut Wow, pendant moins d'un an, en jouant une voleuse. J'adorais le pvp instancié, car il se déroulait souvent dans des conditions équilibrées qui je l'avoue sont parfois ardues à réunir sur Aion. Mais malgré le sentiment de puissance et d'impunité que me procurait cette classe j'ai regretté, en arrêtant, une chose : ce sentiment d'être une simple addition à la capacité destructrice d'un groupe, sans rôle bien défini. Aucun buff, aucun mez utile en instance. J'ai pris du recul, repris une vie indépendante pour quelques années.
Voilà Aion. L'envie d'explorer un jeu dans ses premiers instants, et ne pas arriver dans un univers déjà peuplé et presque figé (en termes de joueurs) A présent, mes amis d'alors ont déserté le jeu, et je cherche à trouver ce que je cherchais : jouer templier, c'était franchir l'autre barrière : passer du donneur de mort à celui qui maintient son groupe et ses compagnons
en vie, un rôle beaucoup plus altruiste J'aurais pu être clerc, mais il fallait bien choisir, alors va pour le bouclier.
Le rôle de la classe me satisfait en pvp, avec ce sentiment paradoxal de passer d'un rôle parfois invisible, parfois prioritaire. Les ennemis se méfient de la cuirasse, ils l'ignorent car le templier ne fait, foncièrement pas très mal, et reste si long à tuer. Mais parfois, la peur du grappin les pousse à vous noyer sous les coups, c'est le moment où on peut voir nos capacités s'exprimer.
Au final, j'aime le pvp de groupe, beaucoup moins les duels ou les cohortes. Je n'aime bien entendu pas du tout le farming, car non content de voir que le templier se débrouille vraiment mal, je ne pourrai jamais lutter contre ceux qui y consacrent leur temps. Je suis satisfait du système de craft, pénible, cher, mais valant réellement la peine. C'est par son biais que j'ai fait une grande partie de mes connaissances hors de la légion, susceptibles de fournir mon armure. Je cuisine et je confectionne des filtres à mes temps perdus.
Pour cela j'ai aussi monté l'éther, et c'est par pure radinerie que je reste au seuil du rang 4 en collecte.
Ce que je chercheà long terme ? Rester un combattant d'élite en pvp, qui ne laisse pas les ennemis dans l'indifférence... je change de teinte d'armure assez souvent mais serai-je un jour satisfait ?
Je suis ingénieur, de 27 années. Je suis libre tous les soirs aux horaires qu'on les personnes seules - 20-24-1h
Après un départ plutôt musclé je ne compte néanmoins plus investir la moindre parcelle de mon temps libre dans le jeu, d'autant que je compte reprendre quelques activités. La période de stagnation connue ces dernières semaines à émoussé mon envie de jeu, comme chez d'autres lampyres, d'autant que c'est déjà la seconde fois que ma légion s'éteint. L'évolution d'arbolu me l'a montré, sprinter vous confronte à un vide assez saisissant dans ce jeu et même si hélas les mécanismes du jeu prônent l'inverse, non je souscrit pas au thème du "jeu qui ne commence qu'au dernier level". Mais le découragement et les bots sont un peu inquiétants côté animation. J'espère que retrouver un groupe actif va me redonner envie.
Côté TS, des paroles en voip valent mieux qu'un long discours.
Pourquoi les chasseurs ?
Je souhaitais une légion suffisamment grande pour ne plus courir le risque, de la désertion. Je ne ferai pas de discours sur la maturité, tant tout le monde se déclare "mature" ) chaque post de recrutement ;) J'avais constaté aussi que votre progression en niveau était proche de la notre, ce qui me convenait : fréquenter une masse de joueurs presque cinquantenaire ne me tentait pas. Déjà dans wow j'avais passé mon temps à grimper en solo pour rattraper ma guilde, et j'ai bien vu qu'en templier je ne l'aurais pas supporté.
Enfin et peut être plus important : vous faites du pvp libre, et j'aime cela. Le but est de s'amuser, et si ceux qui farment de l'élite/du mob abyssal pour monter leurs niveaux et leur PA le font à leur manière, ce n'est pas ma conception des choses : car enfin, si on monte nos personnages c'est pour vivre des moments intenses avec eux ;)